mardi 3 avril 2012

Trains, André Breton et Philippe Soupault


Les talus se fendillent sous la chaleur des wagons rapides et des escarbilles rouges de toute la vapeur qui coule loin sur les arbres. On ne sait quelle est cette odeur des loups morts de faim qui vous prend à la gorge dans les wagons des classes inférieures. Courage pour ces cris des locomotives hystériques et pour ces gémissements des roues suppliciées. Au dehors, les arbres enivrés de tous les regards ont le vertige monstrueux des foules au départ d’un avion pour un voyage éternel. A tous les signaux, une énorme bête se tient cachée et regarde d’un seul œil ce grand lézard bruyant qui glisse sur des ruisseaux de diamants et sur les cailloux des mines aériennes.

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